Par GetCarter
Je
relis mes notes préparatoires du Mans Classic 2014 et je retrouve un
article non transmis à la rédaction. Le plus difficile étant de le taper,
je prends mon courage à deux mains et m'attèle à cette tache ingrate normalement
dévolue à ma secrétaire Moneypenny. Briller par quelques bons mots est
plus facile que de les coucher sur du papier alors d'avance, pardon.
Ce titre va exciter Moinet, choquer Wally, réveiller Oddjob et certains lecteurs adeptes des tarifs négociés.
Juste un bref hommage à celui qui seul me fait aimer les PUT.
Quels sont les points communs entre Bruce, James et Gerry Anderson ? La réponse : les PUT et Marcel.
Nous
sommes loin du glamour qui transpire des articles de mes confrères mais
je me dois de rendre hommage au génie des mensurations miniatures. Même
si Corgi ne représente qu'une partie minime de ma collection, Solido, n'en
déplaise à Oddjob, trustant la première place, les réalisations de
Marcel Van CleemPUT excitent ma concupiscence. Je passe sur les boîtes
magnifiquement illustrées pour ne regarder que l'aspect technique et donc
ludique.
Cet ingénieur de formation nous a quitté en 2013, lui qui avait apporté
au monde du jouet son talent créatif et technique. Depuis plus de 30 ans
des millions d'enfants, dont moi, ont poussé ces petites mécaniques
sportives ou celles de leurs héros sans jamais envisager la complexité de
leur développement. Le génie de Van CleemPUT, comme pour une déesse de la
séduction : ne jamais laisser imaginer la beauté et la complexité du
travail caché sous les robes, enfin, les carrosseries.
Il naquit en France le 2 mai 1926. Dommage pour Solido, il quitte
notre hexagone pour la sombre Albion 9 ans plus tard. Ce choc climatique
le plonge dans une dépression qu'il terrasse en se réfugiant, comme notre
rédacteur en chef, dans les études .
Adolescent,
il intègre le Loughborough Technical College où il suit une formation
d'ingénieur. Diplôme en poche, bref retour en France, passage dans une
boîte d'ascenseurs, le voilà embauché en 1954 chez Mettoy, création en
1956 de Corgi par une filiale sœur Playcraft. La guerre contre Dinky peu
commencer !
Les
prouesses de conception de Cleemput autorisent des améliorations ultra
réalistes sur les gammes Corgi : fenêtres transparentes, pièces plus fines,
montage des accessoires. En une année, Corgi devient un acteur important du
marché avec des ventes frôlant les 3 millions d'exemplaires.
Il était responsable du choix des modèles, de leur design et de leurs "gadgets". Le
siège éjectable, le bouclier pareballes, les mitrailleuses rétractables,
c'est lui. La magie d'être Bond à la place de Bond au 1/43ème, c'est lui. N'en déplaise à Oddjob, le SPECTRE fut des millions de fois vaincu par
une PUT. L'Aston de 007 ne fut pas son seul fait d'armes, il traita avec
autant de talents la Batmobile, la Volvo P1800 de Simon, la lotus d'd'Emma, etc… Son influence est telle que les constructeurs lui fournissent
avant la sortie de leur modèles des plans détaillés pour la préparation
des miniatures, idem pour les Formules sport proto etc...
Sa quête de l'authenticité était telle qu'il utilisait plus de 60 clichés pour préparer le master d'un modèle.
Bon, en
1983 Corgi reste à la niche, sûrement découragé par la vague néoromantique et l'invasion des miniatures plastiques chinoises. Après 27
années de bons et loyaux services, Cleemput se consacre à la préservation de son
labeur : les livres référence sur Corgi de 1989 et 2010, c'est lui.
Son héritage habille nos vitrines, son génie, c'est un déshabillé sous des courbes de rêve.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire