samedi 11 juillet 2015

Bonnes vacances (mais dans la dignité)

Par Hong Kong Fou-Fou



Les vacances sont là. Le premier réflexe est bien sûr de pousser un soupir de satisfaction. Mais attention, pour le parfait gentleman que nous aspirons tous à devenir, c'est la période de l'année la plus dangereuse, celle où l'on a tendance à se laisser aller, à accumuler les erreurs, les fautes de goût, les comportements flirtant avec ceux des gros beaufs que nous exécrons. Pour s'en préserver et pouvoir garder la tête haute comme les mannequins qui illustrent cet article, voici :

Les 10 commandements du lecteur de Fury Magazine en vacances

1. Tu fuiras comme la peste les pièges à touristes, les hôtels all inclusive, les clubs de vacances
Aller à l'étranger pour suivre le circuit balisé du touriste qui a peur de ce qu'il va manger, peur de se faire arnaquer, voire agresser... Passer quinze jours dans un camp de prisonniers volontaires sans mettre le nez hors de l'enceinte... Choisir un restaurant où les menus sont rédigés dans toutes les langues, ou, pire, où la nourriture est servie dans des emballages en carton frappés d'un grand "M" ou d'un gros "Q" (ce qu'on finit par récolter quand on les fréquente trop)... Où est l'intérêt ? Il faut partir au hasard, se perdre, et c'est comme ça qu'on tombe sur la petite crique oubliée, avec sa gargote sur la plage, fréquentée uniquement par les autochtones.
2. Tu ne cèderas sous aucun prétexte à la tentation du selfie
Ce que tu dois photographier, ce n'est pas ta tronche rougeaude déformée par un sourire de satisfaction béat devant un quelconque panneau indicateur, mais plutôt les monuments et les paysages, non ?
3. Tu ne posteras pas sur facebook de photos de l'assiette de gambas grillées que tu t'apprêtes à déguster
Une mode aussi pénible que les selfies. Heureusement, personne n'a encore eu l'idée de cumuler selfie + contenu de son assiette. Sans vouloir te vexer, ce que tu boulotes, ça n'intéresse que toi. De toute façon, si tu n'as pas respecté le commandement 1, tes gambas sont surgelées, elles sont arrivées péniblement de Chine après avoir voyagé trois semaines dans un container vaguement frigorifique. En plus, le temps de trouver le zoom, d'envoyer ça sur ta page ("Putain, y a pas de réseau dans ce bled"), tes gambas, elles seront froides.
4. Tu te déconnecteras
C'est le plus sûr moyen d'arrêter d'inonder les réseaux sociaux avec tes photos de vacances. C'est malsain, comme attitude. On le sait, que la vraie raison, ce n'est pas de faire partager la beauté d'un site pittoresque avec tes amis, mais juste de les rendre jaloux parce qu'eux ne partent pas cette année. Laisse tomber internet, ta boîte mail, tes tweets à la con. La vraie vie, elle est autour de toi (et puis, rassure-toi, tu ne rateras rien, Fury Magazine est en vacances jusqu'en septembre).
5. Tu sculpteras ton corps
Pas question de rester avachi sur la plage comme une tranche de veau faisant de l'oeil au chaland sur l'étal du boucher. Il faut s'activer : natation, volley, freesbee, jeu de raquettes sont recommandés. La pétanque est tolérée, à condition de jouer avec des boules de plastique multicolores. Datant de préférence de l'époque où quand Brigitte Bardot voulait s'offrir un paréo, son couturier n'était pas obligé de sacrifier une voile de bateau. Elles sont faciles à reconnaître : outre leurs couleurs passées par les années, c'est écrit "Fabriqué en France" dessus.
6. Tu sculpteras ton esprit
Forcément, en te livrant à l'une des activités ci-dessus, tu vas te fatiguer et/ou te faire mal. Tu es autorisé à retourner sur ta serviette, ou ta rabane si toi aussi tu es réac'. Mais attention, pas pour jouer à Boom Beach sur ton smartruc, non, pour t'adonner à la lecture. Tu seras gentil d'éviter le dernier Pierre Bellemare. Moi, j'ai préparé "Je vous écris d'Italie..." de Michel Déon.
7. Lorsque tu creuseras avec ta petite fille ou ton petit garçon un superbe château de sable, tu veilleras toujours en t'accroupissant à ce que ta raie des fesses ne soit jamais visible, pas même d'un demi-centimètre
Contrairement à ton éblouissante construction de silice, la honte engendrée par cette erreur de taille (dans tous les sens du terme) ne serait pas éphémère, elle.  Sois vigilant et rejoins le combat de Fury Magazine, qui prône l'arrêt des fesses.
8. Tu ne porteras jamais simultanément plus de trois couleurs différentes, chiffre ramené à deux si l'une d'entre elles est fluo
Même si la rime est riche, "été" et "sobriété" font rarement bon ménage, que ce soit au niveau apparence que consommation d'alcool, d'ailleurs. Nous te laissons gérer la seconde pour ne te conseiller que sur la première. Il semblerait qu'en juillet-août, nos concitoyens soient tous atteints de daltonisme, c'est la seule explication plausible à certaines combinaisons chromatiques pour le moins douteuses. Par pitié, ne cède pas au syndrome du cacatoès. Sois décontracté mais discret.  
8 bis. Non, désolé, je ne sais pas ce qui m'a pris : le fluo, c'est définitivement interdit
9. Tu n'iras pas dans une grande surface les jours où il fait mauvais
Voilà une chose à laquelle je ne me ferai jamais : lorsque la météo ne permet pas d'aller à la plage, à moins d'aimer avaler du sable ou être frappé par la foudre, les vacanciers se précipitent dans les grands magasins. Ils déambulent sans but sous les néons, soulagés d'avoir résolu l'angoissant problème d'occuper leur journée. A moins qu'ils préparent le Guide de la Grande Distribution, rien n'explique cette attitude.  Pourtant, quel que soit l'endroit où ils se trouvent, il y a forcément une petite chapelle romane, un musée, un aquarium, que sais-je encore, à aller voir. Il serait bon de se rappeler que le mot "touriste" vient de l'anglais "tour", qui signifie "voyage, visite".
10. Tu ne convoiteras point la femme de ton prochain
Celui-là, je l'avoue, il n'est pas de moi, je l'ai piqué. Mais il a toute sa place ici. L'été, par définition, est torride. On se balade à moitié à poil, le peu de vêtements que l'on s'oblige à porter est collé par la sueur à notre peau bronzée, on danse la samba sur la plage au rythme effréné des tambourins jusqu'à des heures indues. Tout est réuni pour que l'adulte erre. Imagine, au camping, tous les jours à la même heure, tu te retrouves à faire ta vaisselle dans le bac voisin de cette charmante jeune femme dont la famille a installé sa caravane à deux pas de la tienne. Tu la regardes, elle te regarde, tu lui souris, elle te sourit, et hop, le faux pas est vite arrivé (surtout si à force de ne pas vous concentrer sur cette noble activité ménagère, vous avez répandu du liquide vaisselle partout par terre).
10 bis. Pour préserver ton couple, tu laisseras ta femme faire la vaisselle au camping
10 ter. Oui mais là, tu deviens un sale macho
10 quater. Ah, j'ai trouvé ! Tu utiliseras de la vaisselle jetable

samedi 4 juillet 2015

Bon tempo pour vos tympans - Juillet 2015



Contribution de Wally Gator




Plongeons dans une douce torpeur et laissons-nous flotter dans un univers onirique…
Slowdive : Ambient guitar
Funeral suits : All those friendly people

Il est 5 heures, éveillons-nous doucement…
Isbells : Elation
Never : All the luck in the world

5h30, on peut démarrer sur les chapeaux de roues !
Blood red shoes : Je me perds

Bonnes vacances, cher lecteur.

 


Contribution de Hong Kong Fou-Fou



Honor Blackman & Patrick Macnee : Kinky boots/Let's keep it friendly 
John Steed vient d'avoir un pépin (et je ne parle pas de l'accessoire anti-ondée qui ne le quitte jamais) : son interprète Patrick Macnee vient de mourir. Perte ô combien irréparable à mes yeux... Lui dont les photos recouvraient chaque centimètre carré du studio du vieil adolescent/jeune adulte que j'ai un jour été (pour être honnête, il y avait surtout Emma Peel)... Pour lui rendre l'hommage qu'il mérite, voici une petite curiosité. En février 1964, Macnee enregistre pour Decca le morceau "Kinky Boots", en duo avec sa partenaire des Avengers, Honor Blackman. A travers cette ritournelle bien troussée (comme a failli l'être Miss Blackman un jour que Macnee, emporté par ses élans amoureux, s'est jeté sur elle), on ressent la gentillesse, l'humour, l'élégance et la classe de l'homme au chapeau melon (sauf le jour où il a tenté d'abuser de la future Pussy Galore, évidemment).
Pretty Vicious : Cave song
Foin de la mélancolie. Il est temps de se reprendre avec ce morceau énergique proposé par un jeune groupe gallois. Jeune, et forcément prometteur.
Fay Craig : Bongo baby
C'est l'été, il n'y a pas de doute. Dans la touffeur de mon bureau, je ferme les yeux et je vois une soirée sur la plage. Des boissons fraîches. Des bikinis. Des percussions. N'allez pas imaginer un rassemblement de teufeurs ivres de Valstar jouant du djembé à Palavas. Non, je me vois plutôt dégustant un cocktail devant des joueurs de bongo ou de congas, en smoking blanc, dans le Playboy Club de Jamaïque en 1966. Cette chanson conviendrait parfaitement. Par ailleurs, l'élève Moinet a suggéré récemment que nous écartions de nos sélections les vidéos ayant accumulé des dizaines de milliers de vues sur youtube. Celle-là en a 840 au moment où j'écris, ça devrait aller, non ?
Death To The Strange : Sign on
Jake Bugg ne donnant plus signe de vie, il m'a fallu trouver un dérivatif avec ces joyeux lurons venus de Salford. C'est frais, c'est gai, je signe les yeux fermés, mais les oreilles grandes ouvertes. 
Lloyd Cole & the Commotions : Everyone's complaining
Terminons par un inédit enregistré en 1987 d'un groupe qui déchaînait les passions dans la cour de mon lycée dans les années 80. Les intégristes ne juraient que par les Jam, les Clash, etc. Les progressistes estimaient qu'il fallait s'ouvrir à des choses plus modernes comme les Pale Fountains, les Smiths et, donc, Lloyd Cole. Je confesse que j'appartenais aux premiers, mais je me suis rattrapé depuis.



Contribution de Oddjob 



Henry Mancini : Pretty girls – Visions of eights Original Soundtrack 
Titre à l’élégance toute en retenue écrite par le non moins élégant compositeur Mancini, pour ce documentaire sur les Jeux Olympiques de 1972 à Munich. On y retrouve à la réalisation le pire et le meilleur, de Lelouch à Forman en passant par Schlesinger. Question bande son, là c’est médaille d’or !
DMA’s : Your low
Pour nostalgiques (comme nous) des grandes heures de Madchester. Et tout ça dû aux bons petits soins de jeunes gars venus d’Australie. Enthousiasmant.
FFS : Police encouters
Si je ne me retenais, j’en ferai LE single de cet été caniculaire.  Vrombissant, tonitruant et plaisamment décadent. 
Palma Violets : English tongue
Leur nouvel album s’intitule Danger in the Club. D’où ce titre exubérant pour l’affronter. A reprendre à plein tube, une pinte à la main et accompagné d’une belle escouade rageuse…